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Nexus Tenebrium

Nexus Tenebrium
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23 août 2010

Naissance

A l’heure où Soleil et Lune se saluent, le flanc du pic se teinte d’une lueur rose orangée. Humaine, une silhouette s’approche du sommet. Nue, elle trébuche et s’écorche. Son corps blessé poursuit l’ascension sans regard en arrière. Parfois, elle s’arrête, examine ses blessures puis repart, un bref soupir plaintif aux lèvres. Sa marche se heurte aux contreforts d’un éboulis rocheux. Les blocs massifs ne laissent que peu d’espace  aux efforts de l’être. A plusieurs reprises la forme manque de tomber dans une crevasse sans pour autant cesser de monter, toujours plus meurtrie. Entre deux rochers, une cheville se tord, et un cri bien vite étouffé roule le long de la montagne. La marche semble sans fin sous le regard indifférent  des deux astres. Le ciel  diffracte les derniers éclats du soleil et les pas se posent sur des pierres de pourpre. Sous les rocs, un ruisseau de sang coule et fume. La progression se ralentit encore alors que s’ouvre un espace plus libre. Dans une fontaine fumante, le sol projette une eau boueuse que le soir rougit. De là s’écoule un ruisselet hémorragique près auprès duquel la silhouette s’arrête.  Une ouverture dans la montagne, telle une bouche aux dents de quartz, grimace au bord de la mare qu’elle reflète. L’humain reprend son chemin, contournant la mare. Une étroite corniche atteint la caverne. Un pas hésite et s’y engage.  Le pied foulé lâche, le corps choit dans le liquide bouillant. C’est un corps à vif qui s’en extrait en gémissant. L’être rampe sur le sol de la géode, le quartz prend son dû de sang. Au fond, abandonné par la lumière solaire et non atteinte par celle de la Lune, repose maintenant la chair.

La chaire chair qui chut en tant qu’humain continue d’exister.  Dans l’ombre laissée par le soleil, la Lune prend ses droits. La fontaine, du sang, devient nacre et le quartz s’érige en ivoire le plus pur. Alors que la respiration décroît entre les soupirs, le torse s’enfle subitement. Ce n’est plus un cri mais un hurlement, amplifié par la caverne, qui se rue au dehors et déferle sur les traces carmin laissées au dehors. Puis le silence accueille les rayons lunaires qui rampent de cristal en cristal. Au premier contact, le corps frisonne. De fines lignes d’argent se mettent à parcourir les muscles meurtris, parfois privés de peau. Les premières deviennent fibres tandis que d’autres poursuivent leur progression. C’est un cocon à forme humaine et aux arabesques complexes que la Lune baigne heure après heure. Aux premières faiblesses de celle-ci, le métal redevient végétal, l’enveloppe laisse place à un nid de fibres blanches. En son sein, c’est un corps indemne qui s’étire et se redresse. Mais, alors que la Lune se retire, l’être suit le lent mouvement. Chacun de ses pas génère son lot de mutations. Premier frisson, de fines aiguilles parsèment le corps qui se réveille avant de se replier à fleur de peau. Deuxième frisson, un duvet assombrit l’épiderme et croit en fourrure en tout lieu, à l’exception d’un duvet plus clair sur le torse. Blond au départ, le poil semble changer de couleur à chaque mouvement, à chaque changement de lumière. Du blond il passe au fauve, au brun, ou au noir. L’être s’ébroue et explore de ses doigts en train de s’allonger ce corps qui change. Ses ongles dépassent et s’épaississent,  se replient en pointes arrondies, en semi-cônes d’obsidienne. La tête se rapproche du plafond tandis que chaque membre y va de sa croissance. Les jambes prennent une allure féline,  ne reposant plus que sur la pointe du pied où  se rétractent et sortent des griffes neuves, noires et luisantes. Déséquilibré, l’autrefois humain s’appuie contre la paroi. Dans son dos, des muscles supplémentaires courent sous la peau alors que sur ses omoplates deux  bosses se forment et grossissent à vue d’œil. Une grimace révèle une mâchoire légèrement allongée aux canines doublées, en nombre pour le bas, en taille pour le haut. Un museau humide a remplacé le nez, exhalant un air aux vapeurs de chaleur. Un rugissement de soulagement et de douleur accompagne les ailes qui déchirent la chair de son dos. Des ailes membraneuses, recouvertes de minuscules écailles aux reflets d’huile. Nul sang sur la fourrure : la peau et les muscles ont enchâssés les nouveaux membres dans leur étreinte. Au sommet, presque à toucher le roc, les oreilles s’orientent vers l’extérieur de la caverne. Le dernier pas voit disparaître les lumières de la Lune au profit des premières pointes du Soleil. Jaillit une fine queue reptilienne qui brise dans un fouettement l’une des dents de quartz. A son extrémité une arabesque d’argent luit de liquide.

Dans le soleil naissant, la manticore déploie ses ailes aux écailles presque liquides. Son regard s’est assombri, il est profond et vaste. La première créature sur laquelle il se pose ne peut qu’obéir à l’ordre prononcé d’une voix douce. Fourrure contre fourrure, l’étreinte mortelle et douce l’étouffe et l’empoisonne. Des viscères sont consumés et répandues. La chair, cuite au souffle, nourrit le corps. La peau, tannée par le feu et le poison, devient pagne fixé par les ossements travaillés en épingles ouvragées. Elle descend de la montagne. Le nouveau-né découvre d’un autre regard. Les fosses d’obsidienne enserrent une partie du pied de la montagne. Sur l’autre bord, un être est assis. Plus grand que la manticore, sa peau laiteuse est dépourvue de toute pilosité. Deux perles d’obscurité rencontrent les yeux de la chimère. Tandis qu’il se lève, deux immensités s’évaluent, se découvrent. Un pagne de fibres végétales habille le nouvel arrivant. Un Ankh ouvragé, aussi noir que la fosse, orne son torse. A pas lents il se dirige vers un surplomb rocheux tout en s’appuyant sur une canne d’ivoire au pommeau en tête de chacal. En  quelques coups d’ailes, la manticore l’a rejoint.

  • Vous étiez là depuis longtemps ?
  • Juste assez pour vous voir revenir parmi nous.
  • Et qu’est-ce qui vous à amené ici ?
  • Un passage aux sources.
  • Cela faisait longtemps ?
  • Une éternité plus un jour.
  • Racontez moi.
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25 novembre 2009

Petit Homme

Un petit homme seul sur une branche regarde au loin une scie en main.
Sourire en coin, il tient le manche et scie la branche.

En foyer protecteur, la famille nourrit et sourit.
Le petit homme sans rancoeur sourit aussi.
Il babille et oscille au bord de leurs coeurs.
Mais il rêve du dehors de la maison devenue prison.

Un petit homme seul sur une branche regarde au loin une scie en main.
Sourire en coin, il tient le manche et scie la branche.

Et les amis, durement acquis, ont du soucis.
Le petit homme se fait silence quand il ne hurle pas du rêve.
Il cherche la trêve dans le monde immense.
Leur ignorance il la nourrit, cherchant l'inconséquence.

Un petit homme seul sur une branche regarde au loin une scie en main.
Sourire en coin, il tient le manche et scie la branche.

Au moindre vent oscille la branche et grince la coupe franche.
Le petit homme crie qu'il ne souhaite pas tomber.
Mais il refuse la main. Tombera, tombera pas?
Entre ses mains l'objet de crainte est un jouet, une feinte.

Un petit homme seul sur une branche regarde au loin une scie en main.
Sourire en coin, il lâche le manche et choit la branche.

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14 octobre 2009

The Time

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The time I read you.
The time you answered me.
The time we spoke together.

The time I saw you.
The time you pushed me.
The time we kissed together.

The time you called me.
The time I threw you.
The time we spoiled the time.

The time we met again.
The time I kiss you.
The time you miss me.

The time we discovered each other.
The time you saw me.
The time I understood you.

The time you understood me.
The time I filled you in with joy.
The time we felt in love.

The time I burnt you.
The time you hurt me.
The time we clashed.

The time I wanted you.
The time you wanted me.
The time "we" lost signification.

The time you found another one.
The time I drove on my way.
Time you and me could forget.

3 juillet 2009

Ecriture sous canicule

Deux textes écrits par une journée de forte chaleur, dans un fauteuil de Starbucks.

Point de rupture

La créature n'a que trop attendu d'heurts.
Le temps de l'eau primée doit cesser.
Les silences liquides laissent place aux tumultes et aux tourments.
L'ergot surprotecteur la blesse et l'entaille.
Un appendice si serviable ne saurait être utile.
Si l'ergot la tue elle ne cesse pour autant d'ergoter.
Propergol, elle est poison de son propre vivant.
Vendanges d'une réclusion, elle écorche le cocon diffus de l'incertitude.

Liquide

Ruisselantes tout au long des lignes d'un corps,
Pluie, sueur et pleurs se mêlent en parfait accord.
Collines et vallées d'un univers perdu
Qui tressaute et qui tremble sans nul part se rendre.
Cristal au confluent qui risque de se fendre
Ou la course sans fin d'un torrent éperdu?
Répond à la colère du ciel encré
Le ressac lacrymal d'un cœur transpercé.
Les bris du ciel éclairent par à-coup les larmes.
Dévoilent et dissimulent l'émotion crue
De l'instant écorché où l'être nu se tut.
Épuisé, il s'abandonne aux bras aux flots.
Cet autre courant qui le portera plus haut.
Demain, légèreté éphémère pour lot
Ou la grandeur limpide de ceux qui vivent haut?

25 juin 2009

De l'art de répandre la merde... pour récolter de beaux fruits?

Prenez un jeune homme. Prenez le vers vingt-deux printemps, pas trop moche, pas trop bête. Un garçon dans la moyenne en quelque sorte. Donnez lui des études que beaucoup souhaiteraient avoir ou avoir eu. Donnez lui des amis sincères et fidèles. Donnez lui des camarades de classe patients. Agitez le tout.

Ce qui devrait ressortir de cette recette est un garçon épanoui, sur la voie d'un futur agréable, bien dans sa tête et apprécié de beaucoup de gens. Maintenant ajoutez à ce mélange un tout petit ingrédient. La volonté, acquise et renforcée, de ne pas vouloir tout cela. Un souhait complètement contre nature de vouloir rester le plus longtemps possible dans l'incertitude sur tous les plans. Agitez à nouveau.

Vous voilà face à un garçon étrangement conçu. L'apparence est la même. Ses discussions tout aussi intéressantes en apparence.

Maintenant demandez à ses camarades ce qu'ils en pensent. Ils vous diront que c'est un glandeur et un lâcheur, un mec qui n'a pas de parole et qui se plaint de tout. Et ils auront raison, c'est le visage qu'il leur a montré.

Demandez à ses amis ce qu'ils en pensent. Ils vous diront que c'est un garçon fascinant, riche, intelligent mais distant et qui parle beaucoup de lui. Ils vous diront également qu'il réfléchit trop, théorise trop et n'agit pas assez. Ils auront raison c'est le visage qu'il leur a montré.

Demandez à ses amours ce qu'ils en pensent. Ces personnes vous diront qu'il est adorable, tendre, mais qu'il a entre autre défaut de prendre la mouche à la moindre critique et de se renfrogner pour un rien. Et elles auront raison, c'est le visage qu'il leur a montré.

A présent regardez ce garçon répandre ce qu'il a toujours souhaité, le doute. Les gens n'acceptent pas le doute et l'indécis. Celui qui n'accepte pas d'être jugé car il sait déjà à quoi s'attendre. Il répand tant qu'il peut, à outrance. Il voit petit à petit camarades, amis et amours s'éloigner et ne plus lui donner crédit. Avec raison vu le visage qu'il leur a montré.

Mais le meilleur engrais n'est-il pas fait de merde la plus fraiche possible? La couche semble suffisante pour qu'une graine y pousse. Dans des conditions hostiles préparées par un jardinier aux idées étranges. Le doute, s'il est un bon engrais, est bien peu nourrissant. Que le jeune homme essaie d'autres nourritures plus adaptée, la volonté par exemple.

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15 juin 2009

Unisson(s)

Instruments que sont les sentiments. Orchestres que sont les individus. Symphonies de vie qui se confrontent, se jaugent, se jugent. Recherche d'accords et d'encore, la course sans fin des vibrations. Turbulences des âmes qui baignent l'espace.

Chaque être en quête de sa propre mélodie. Chaque âme en quête d'une musique en réponse. Pulsation après pulsation, l'énergie se dépense sans relâche. Soit ce moment, à l'unisson, la clef de voûte de la représentation. La fin arrive sans doute.

Et chacun repart nourrit de sons à profusion. Ne sachant trop qu'en faire, la recherche recommence. Le manque constant de cette communion. L'un piano, l'autre violon, mais n'est point de soliste. Unissons tour à tour les sons et les atours. La symphonie d'une vie est monotone. La symphonie des vies est virtuose. Conflit permanent de ces jeux d'harmonies qui n'ont de cesse de se heurter.

Approche et écoute mon chœur autant que tu écoutes le tien. La partition vient à celui qui, loin de savoir, découvre sans cesse.

11 mars 2009

Utopie, Dystopie, Uchronie (1/10)

Puisque c'est le premier article de cette catégorie vous aurez le droit à 3 mots associés. Rien d'exceptionnel à cela, ma curiosité m'a entrainée à vérifier ces trois mots et à trouver quelques films s'y rapportant.

Utopie

Si l'on reprend l'étymologie de wikipédia cela vient de:
- οὐ-τοπος, le lieu qui n'est pas.
- εὖ-τοπος, le lieu de bonheur.
Ne me demandez pas de le prononcer.

L'utopie décrit un monde idéal et sans défauts. Peu de films décrivent vraiment une utopie, voir aucun. En général ce sont surtout les travers de l'utopie ou même sa chute qui sont présentés en film. Si l'utopie doit être présente dans un film, elle est souvent négative ou possède toujours un point gênant pour notre façon de penser. L'utopie peut également laisser place à une dystopie.

Dystopie

Tout simplement l'opposé de l'utopie, la dystopie montre la pire société qui soit. Utopie et dystopie sont très proches car nombres d'utopies peuvent paraitre effrayantes.

La dystopie est très souvent mise en images car elle permet de mettre en relief les défauts humains et les dérives que peuvent générer le pouvoir ou l'argent par exemple.

Uchronie

Proche de l'utopie, l'uchronie signifie "un temps qui n'existe pas". Le principe de l'uchronie est qu'un évènement du passé s'est déroulé différemment ou n'a pas eu lieu du tout. L'uchronie présente donc une histoire qui ne s'est jamais déroulé à partir d'un instant donné dans le passé.

Le parfait exemple de l'uchronie dans l'univers du film, et sûrement le plus connu, est la trilogie "Retour vers le Futur".

Plutôt que de longs charabias sur ces trois mots dans un seul article, je disperserais de nouvelles informations dans les articles se rapportant aux films.

Les films que j'ai sélectionnés pour cette première série ne sont peut être pas tous bons mais illustre toujours un des trois termes que je vous ai présenté:

- A Scanner Darkly (2006) dystopie
- Avalon (2001) utopie
- Brazil (1985) dystopie
- eXistenZ (1999) utopie? (classé ainsi selon un site, pencherais pour la dystopie)
- Groundhog Day [Un jour sans fin](1993) uchronie
- Sliding Doors [Pile & Face] (1998) uchronie
- Soylent Green [Soleil vert](1973) dystopie
- The Butterfly Effect [L'effet papillon](2004) uchronie
- The Matrix (1999) dystopie

Premier film à venir, Groundhog Day.

11 mars 2009

Mot à Images - Nouvelle catégorie

Dur dur de venir plus d'une fois tous les 36 du mois remplir un peu ce blog et lui donner un semblant de vie. Mais comme je dois changer du tout au tout, si je parviens à cet exercice ce sera un premier pas.

Trêve de bavardages et passons au vif du sujet. Une nouvelle catégorie c'est bien, à quelle fin?
"Mot à Images" est assez vague comme idée. Vais-je mettre un mot et un image en dessous?

L'idée m'est simplement venue en voulant vérifier le sens du mot utopie. Cela faisait un moment que je voulais me pencher à nouveau sur ce mot qui m'intriguait. Me voilà fixé sur son sens mais avec des exemples ce serait mieux. Des livres? Il faut un minimum d'argent et surtout du temps. Alors quoi?

Les films bien sûr!

Voilà donc ce qu'est la catégorie "Mot à Images", un ou plusieurs mots associés à des films en guise d'exemple. Bonus en prime, mon avis sur le film, quoi qu'il vaille.

Bonne lecture!

2 janvier 2009

An 2 - Persistance et développement

Bonne année, bonne santé, toutes les joies du monde, etc...

Débarrassés des obligations polies auxquelles personnes ne croit mais que tout le monde distribue généreusement, abordons des choses plus sérieuses.

Encore une fois j'ai "abandonné" un projet, non que mon but initial fut de créer LE blog de l'année, visité par des 10aines de personnes et mis à jour quotidiennement. Cela n'est pas pour moi. Mais je souhaitais tout de même produire assez de matière pour alimenter cet espace et le rendre intéressant.

Alors cette année, je vais tenter de lui donner un nouveau souffle. Certainement avec des articles très courts, une idée, une image, un élément en tout cas qui m'aura plut, touché, marqué ou qui sera sortit de mon imaginaire. Une sorte de journal intime ouvert à tous. Bien sûr vous n'y retrouverez pas tous les composants d'un journal intime, pas d'épanchement, pas de petits secrets.

Les catégories seront certainement remaniées et peut-être pas la suite, le design également.

En espérant permettre aux rares lecteurs de ce blog quelques moments intéressant,

JB

4 avril 2008

Bélier buté je suis

Je fonce, sans réfléchir. Je parle, à tort et à travers. Et lorsque que je sens un obstacle je commence par foncer dessus et tenter de l'enfoncer avant de réfléchir à la façon de le contourner.

Buté je suis, buté resterais je peut être. Cette nuit je me déçois.

Pour toi: Jefferson Airplaine - Today

Billet sans queue ni tête d'un être fatigué... Je m'en vais commencer et achever ce que j'ai à faire... Demain est un autre jour. Aujourd'hui semble parfois vouloir se refuser toujours à moi. Et hier tente de me rattraper.

Je t'aime, je vous aime,

JB~

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